Zola réussit à présenter, dès le début un tableau noir et inhumain à travers son héros, Etienne Lantier, qui oriente nos yeux vers un monde obscur. Il nous montre l’état pénible d’un chômeur sans logis, portant un vêtement léger en coton aminci, marqué par la souffrance qui le pousse à se trouver dans un environnement pénible : une nuit froide et un vent destructeur. Etienne symbolise l’état pénible de tous les ouvriers accablés par les difficultés, des pauvres écrasés par la Révolution industrielle et exploités par les forts. Bien plus, l’auteur nous conduit au vieux Bonnemort qui concrétise la misère. Les deux personnages indiquent la situation difficile des ouvriers. «Les ateliers ferment les uns après les autres. [...] Les bêtes meurent du choléra, comme les gens. [...] Il fallait donc crever de faim ? Bientôt les routes seraient pleines de mendiants. [...] Leurs voix se perdaient, des bourrasques emportaient les mots dans un hurlement mélancolique». Après avoir rencontré Bonnemort, Etienne réussit à trouver un travail et vit parmi les ouvriers. L’auteur trouve ainsi l’occasion d’examiner cette classe en choisissant les Maheu comme échantillon. «Lorsqu’il (Zola) met le doigt sur une plaie, il l’enfonce jusqu’au bout, il insiste sur la laideur de la plaie, obligeant le lecteur le plus « sourd » à entendre longtemps les cris de douleur du « patient » qu’il examine. Dans Germinal, il semble nettement que Zola n’aime pas présenter une image superficielle, mais il insiste sur les détails les plus précis. C’est pourquoi, il met l’accent sur les Maheu, famille misérable et nombreuse qui comporte le grand-père, les parents et sept enfants : Zacharie, Catherine, Jeanlin, Alzire, Lénore, Henri et Estelle. Ceci lui permet de présenter leur vie quotidienne : réveil, travail, aliments, vêtements, culture, habitudes et loisirs. Il est facile d’imaginer quelle vie mène cette famille, sous le second Empire et la crise économique, et dont les membres sont si misérables. De Bonnemort âgé de 58 ans à Estelle qui n’a que 4 mois. « Ils étaient nus, ils n’avaient plus à vendre que leur peau, si entamée, si compromise, que personne n’en aurait donné un liard ». La misère de cette famille est évidente à l’intérieur de leur logis : deux seules pièces entassées de neuf personnes, maigres et frappées par l’anémie. Catherine, l’aînée, se lève à quatre heures du matin, tandis que les autres dorment. Elle réveille plus tard ses deux frères, Zacharie et Jeanlin, afin d’aller ensemble au travail.